Chorégraphie: Boris

Charmatz

10000 gestes

Pour ce spectacle j’imagine une forêt chorégraphique dans laquelle aucun geste n’est jamais répété par aucun des danseurs en présence. 10000 gestes qui ne seront visibles qu’une seule fois- disparus aussitôt que tracés, comme une ode à l’impermanence de l’art de la danse. Cette pluie de mouvements, qui pourrait être un data-projet généré par des listes de paramètres numérisés seront au contraire générés artisanalement, à même le corps des interprètes, de manière absolument subjective. À l’hypnose visuelle de la boulimie de mouvement correspondra un versant méditatif, voire mélancolique : le « don » de mouvements condamnés à la disparition symbolique. C’est en regardant la version « permanente » de la pièce Levée des conflits, dansée au MoMA, que m’est venue cette idée : dans la Levée, on construit une sculpture qui vise l’immobilité, animée pourtant d’une foule de danseurs qui maintient une présence permanente du mouvement par leur transmission à l’infini. Dans 10000 gestes, c’est au contraire la fugacité poussée à son paroxysme qui génère le regard et la pensée du spectateur. Le chaos de dépense est tellement parfait qu’il confine à l’immobilité. Dans la lignée des projets du Musée de la danse, 10000 gestes constitue enfin un anti-musée chorégraphique pour explorer les moyens d’échapper aux instincts et aux stratégies de conservation agissant dans le travail du danseur… il s’agira d’explorer les possibilités qu’un geste ne soit jamais accompli par un autre, et que si 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 25 danseurs entrent en contact, chacun accomplisse néanmoins un geste différencié de l’autre en excluant tout mouvement symétrique : dans cette pièce, il est impossible de se serrer la main. La collection ainsi générée est aussi une anti-collection, car aucun chorégraphe digne de ce nom ne se risquerait à incorporer 10000 gestes dans son écriture, et que cet ensemble ne se laisse pas saisir autrement que par l’idée qui l’a générée.

Boris Charmatz

10000 gestes 10000 gestes 10000 gestes 10000 geste

Lumière

Yves Godin

Costumes

Jean-Paul Lespagnard

Habilleuse

Marion Regnier

son

Olivier Renouf

Travail vocal

Dalila Khatir

Régie de scène

Fabrice Le Fur

Direction de production

Martina Hochmuth

Hélène Joly

Chargé.e.s de production

Florentine Busson

Briac Geffrault

Production et diffusion

Terrain Une production du Musée de la danse / Centre chorégraphique national de Rennes et de Bretagne (2017)

Musique

Requiem en ré mineur K.626 de Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791), interprété par l’Orchestre Philharmonique de Vienne, direction Herbert von Karajan, enregistré au Musikverein (Vienne) en 1986 (1987 Polydor International GmbH, Hambourg) ; enregistrements de terrain par Mathieu Morel à Mayfield Depot, Manchester

Première

14 sep 2017, à la Volksbühne, Berlin

Durée

60min

Vidéo Vidéo Vidéo Vidéo Vidéo Vidéo Vidéo Vidéo Vi

Distribution

Interprétation
Or Avishay
Régis Badel
Jayson Batut
Jayson Batut
Nadia Beugré
Alina Bilokon
Nuno Bizarro
Matthieu Burner
Dimitri Chamblas
Ashley Chen
Konan Dayot
Olga Duchownaja
Sidonie Duret
Bryana Fritz
Julien Gallée-Ferré
Kerem Gelebek
Alexis Hedouin
Rémy Héritier
Tatiana Julien
Maud Le Pladec
Samuel Lefeuvre
Johanna-Elisa Lemke
Noé Pellencin
Salka Ardal Rosengren
Djino Alolo Sabin
Solène Wachter

Coproduction: Volksbühne Berlin, Manchester International Festival (MIF), Théâtre National de Bretagne-Rennes, Festival d’Automne à Paris, Chaillot – Théâtre national de la Danse (Paris), Wiener Festwochen, Sadler’s Wells London, Taipei Performing Arts Center

 

Remerciements: Amélie-Anne Chapelain, Julie Cunningham, Mani Mungai, Jolie Ngemi, Sandra Neuveut, Marlène Saldana, Le Triangle – cité de la danse, Charleroi Danses - Centre chorégraphique de la Fédération Wallonie-Bruxelles, P.A.R.T.S., Archivio Alighiero Boetti and Fondazione Alighiero e Boetti ; Chiara Oliveri Bertola / Castello di Rivoli Museo d’Arte Contemporanea